Un vieux PC peut encore servir - ThinkPad T400

Nettoyage de printemps au bureau. Je récupère deux vieux PC portables destinés à terminer leur vie au parc à conteneurs. Le plaisir des choses simples, comme remettre une vieille machine en état de marche.

En ces temps d’obscolescence programmée, certaines machines sont plus durables que d’autres, comme par exemple les Lenovo ThinkPad séries T et P, dont les T400 et P60 (datant de 2009 et 2007 je pense) posés sur ma table sont issus. Si leur utilisation dans un environnement professionnel n’est plus à l’ordre du jour, il leur reste encore de beaux jours dans un rôle domestique. Leur recondtionnement n’est pas une activité strictement geekesque où seul le plaisir de chipoter compte, mais aussi une façon de lutter contre le gaspillage.

On trouve encore facilement des pièces de rechange, neuves ou d’occasions, et il est relativement simple de procéder soit même à une réparation (même si certaines parties nécessitent parfois un effort important de démontage), ce qui fait de ces modèles de bons candidats à la remise en état.

Mes deux PC sont vieux et sales; l’un des deux est couvert d’une substance jaunâtre et par endroit un peu épaisse qui est probablement de la nicotine, et il est certain qu’il n’a jamais vu de lingettte nettoyante. Celle-ci attendra : pour ne pas perdre de temps, d’abord s’assurer qu’il pourra fonctionner avant d’entamer les opérations sanitaires. J’ai envie de porter des gands en silicone entretemps.

Après un inventaire des composants, je canibalise des pièces du P60 en faveur du T400, qui est techniquement supérieur. J’installe GNU/Linux Xubuntu 16.04.2 LTS. Essai concluant. La machine répond étonnament bien, mieux que certains modèles récents ou neufs plombés par MS Windows alourdi par son écosystème toxique d’inévitables logiciels gourmands installés contre la volonté de l’utilisateur et dans le but de lui faire payer une licence.

J’y vais ensuite franchement avec le nettoyage - ça passe ou ça casse, mais pas question de le laisser dans cet état répugnant. Je remarque que la nicotine est plus présente à gauche qu’à droite; sans doute les cigarettes étaient posées dans un cendrier à gauche du PC.

À force de patience et de minutie, la machine semble comme neuve! Les chiffres et les lettres sur les touches sont encore parfaitement présents et ne présentent pas de trace d’usure, témoins de la qualité de fabrication. J’adore le look retro, je l’avoue, à l’opposé du design du MacBook Pro, et si la solidité et la conception ne sont plus celles du temps d’IBM, il en reste encore quelque chose malgré tout.

Le résultat est très gratifiant : la machine répond bien, sans lenteurs malgré une démarrage assez long, et je peux visioner des videos en 1080p, sur youtube; quoique cela ne soit pas des plus utiles sur l’écran à faible résolution. Je me connecte au Wifi et je transfère une photo par bluetooth. Le lecteur de DVD s’ouvre sporadiquement sans raison. On verra ça plus tard.

Pour lui redonner un coup de boost, je remplace le disque dur par un SSD. Et le gain de vitesse est énorme.

S’ils ne font plus le poids en entreprise, car techniquement dépassés, ces deux vieilles récup’ pourront encore faire l’affaire pour un usage domestique. En effet, à part passer du temps sur Facebook, lire des emails, écrire parfois une lettre, et regarder des videos sur youtube, soit des opérations qui se font largement depuis un navigateur, que demande le peuple?

Spécifications

Lenovo ThinkPad T400

Mise à jour:

Durabilité et maintenabilité

Apple est parmi les pires, non pas parce que leurs composants seraient de piètre qualité et auraient une courte durée de vie - c’est plutôt l’inverse, avec une fiabilité supérieure à la moyenne - mais parce qu’en cas de panne ou tout simplement d’usure, le remplacement de pièces s’avère onéreux, difficile, voire impossible, précipitant le matériel vers une fin de vie prématurée. Sur le MacBook Pro fin 2016, quasi rien n’est remplaçable facilement : la batterie est collée, la mémoire est soudée à la carte mère (c’était déjà le cas sur les modèles précédents), et aujourd’hui même le SSD n’est pas remplaçable par l’utilisateur, ou alors très difficilement.

Au moins les composants Apple sont-ils de bonne facture, contrairement aux produits grand public vendus à vil prix chez Mediamarkt ou à la Fnac, qui ne valent souvent rien en terme de durabilité et qui n’auront souvent aucune perspective de mise à niveau au-delà de la période de garantie.

Idéalement, une machine devrait combiner une bonne conception et un bon assemblage, avec des composants de qualité qu’on pourra changer soi-même.

Acheter un bon PC d’occasion comme ceux-ci n’a peut-être pas beaucoup de sens, car en plus du prix d’achat et des aléas d’une telle acquisition, il faut sans doute prévoir un budget supplémentaire. Par contre, si vous parvenez à récupérer une telle machine, le jeu en vaut la chandelle pour peu que jouer les “repair café” soit dans vos cordes.

GNU/Linux

En remplacement de Microsoft Windows, GNU/Linux fait figure de logiciel durable. Il est disponible dans de nombreuses déclinaisons et variantes appelées “distributions”, dont des versions adaptées pour des machines âgées et moins performantes, en plus d’être (largement) libre. Une des plus connues est Ubuntu. Elle est très simple à installer et à utiliser et est livrée avec l’environnement graphique (“bureau”) Unity, un peu lourd pour une vieille machine. Sa déclinaison Xubuntu est basée sur XFCE, nettement moins gourmand en mémoire et en processeur, tout en restant pratique.

L’installation et la prise en main nécessite sans doute l’assistante d’un “geek”, mais par après, je trouve cette solution plus pratique que MS Windows (mais moins que macOS), même s’il faut parfois composer avec le fait que ce n’est pas MS Windows.