Écoconception des smartphones et tablettes
Ce 20 juin 2025 entre en vigueur le règlement européen sur l’écoconception des smartphones et tablettes. Les exigences sont assez élevées. Retenons, pour un smartphone :
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Résistance aux chutes (45 chutes sans film de protection ni étui!), aux rayures et à l’eau.
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Protection contre la poussière.
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Endurance de la batterie (au moins 800 cycles en conservant 80% de sa capacité).
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Mise à jour du système d’exploitation pendant 5 ans.
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Principales pièces de rechange disponibles pendant 7 ans après la fin de mise sur le marché, livrées dans les 5 jours (les 5 premières années puis 10 jours les 2 dernières années), et accessibles aux professionnels sans discrimination.
Le remplacement des pièces devra être réalisable sans outil, avec un outil ou un jeu d’outils fourni avec la pièce de rechange, ou avec des outils de base. Les éléments de fixation sont amovibles, renouvelés ou réutilisables, mais le réglement prévoit malheureusement une exception pour les batteries.
Le prix des pièces de rechange devrait être raisonnable et ne pas décourager la réparation. Il est prévu que le prix indicatif des pièces détachées soit accessible en ligne, mais rien m’empêcherait un fabricant de gonfler les prix après l’achat, quelques années après le début de la mise sur le marché, pour dissuader les réparations. Le législateur aurait dû prévoir des plafonds, par exemple en imposant que le prix de telle pièce ne puisse pas excéder un certain pourcentage du prix de vente du smartphone.
En outre, l’appareil devra être IP67, la prise devra supporter 12.000 cycles d’insertion/extraction, le bouton d’alimentation devra supporter 225.000 pressions… Le réglement détaille des exigences en matière de recyclage (matériaux et désassemblage). Devront aussi être fournis des informations sur la composition et l’entretien de la batterie, un indice de recyclabilité et le nombre minimal de cycles de charge.
Des dispositions similaires sont prévue pour les tablettes.
Au final, cette législation impose des normes strictes de conception qui devraient sensiblement améliorer la qualité et la durée de vie des appareils, et on peut se demander pourquoi cela n’a pas débouché pas sur une garantie légale allongée.
Espérons aussi que les fabricants n’interprèterons pas ce règlement de manière restrictive, et proposeront au contraire toutes les pièces de rechange au public et pas qu’aux professionnels, et qu’ils ne s’engouffreront pas dans des failles évidentes comme celle des prix indicatifs des pièces de rechange.